July 31, 2024

Le blog Construction – le devoir de conseil du maître d'œuvre au sujet des réglementations nouvelles - publié le 12/02/2021 Conseil d'Etat, 10 décembre 2020, n° 432783 Le devoir de conseil au bénéfice du maître d'ouvrage n'est pas une nouveauté pour le maître d'œuvre. Les juridictions administratives rappellent ainsi fréquemment l'étendue de cette obligation contractuelle: « […} la responsabilité des maîtres d'oeuvre pour manquement à leur devoir de conseil peut être engagée, dès lors qu'ils se sont abstenus d'appeler l'attention du maître d'ouvrage sur des désordres affectant l'ouvrage et dont ils pouvaient avoir connaissance, en sorte que la personne publique soit mise à même de ne pas réceptionner l'ouvrage ou d'assortir la réception de réserves. Ce devoir de conseil implique que le maître d'oeuvre signale au maître d'ouvrage l'entrée en vigueur, au cours de l'exécution des travaux, de toute nouvelle réglementation applicable à l'ouvrage, afin que celui-ci puisse éventuellement ne pas prononcer la réception et décider des travaux nécessaires à la mise en conformité de l'ouvrage.

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Dans l'arrêt du 10 Décembre 2020, il convient de retenir sur le plan factuel que: par un acte d'engagement du 30 juin 1998, la commune de Biache-Saint-Vaast a conclu un marché de maîtrise d'oeuvre avec M. A…, architecte, pour la conception d'une » salle polyvalente à vocation principalement festive «. Les travaux ont été réceptionnés sans réserve le 27 juillet 1999. Par un jugement du 10 février 2017, le tribunal administratif de Lille a condamné M. A… à verser à la commune de Biache-Saint-Vaast la somme de 111 970, 94 euros en réparation du préjudice résultant de la non-conformité de la salle polyvalente aux normes d'isolation acoustique en vigueur. Par un arrêt du 16 mai 2019, sur appel de M. A… et sur appel incident de la commune, la cour administrative d'appel de Douai a annulé ce jugement, condamné M. A… à verser à la commune la somme de 179 153, 50 euros et mis les frais de l'expertise à sa charge à hauteur de 80%. L'Architecte a formé un pourvoi, reprochant à l'arrêt d'appel: Une erreur de droit dans la caractérisation d'un manquement à son devoir de conseil De ne pas avoir retenu la prescription décennale.

Il rappelle qu' « Aucune règle applicable en droit public n'avait pour effet de limiter à dix ans le délai dans lequel cette responsabilité était susceptible d'être recherchée ». Il considère que l'action en responsabilité engagée par le maître d'ouvrage se prescrit par 30 ans à compter de la date de réception des travaux conformément à l'article 2262 du Code civil dans sa rédaction applicable à cette date. Les dispositions de la loi du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription en matière civile s'appliquent uniquement aux prescriptions à compter du jour de son entrée en vigueur. L'action de la commune n'était donc pas prescrite (les faits se sont déroulés dans les années 1999). Le Conseil d'Etat précise ensuite l'étendue du devoir de conseil qui pèse sur le maître d'œuvre à l'égard de son maître d'ouvrage. L'engagement de la responsabilité du maître d'œuvre au titre de son devoir de conseil constitue un principe admis depuis longtemps par le juge administratif ( CE 15 décembre 1965, Ministre de la construction c/ Société générale d'études techniques et industrielles et autres, n° 64753).

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