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Nous sommes en 1946. Gaby Roche n'a pas 10 ans, mais se souvient de cette première livraison d'un fourneau à laquelle il participe avec son père Casimir. Il raconte: « J'avais remarqué cette femme portant un gros sac blanc, une biasse, maintenu par un bâton par-dessus l'épaule. À plusieurs reprises, les jours de foire à Fay-sur-Lignon, elle est venue dans le magasin, voir les cuisinières à bois pour mieux les observer. Ce jour-là, elle et son mari n'ont rien amené pour la vente: leur préoccupation est ailleurs. Ils veulent acheter une cuisinière avec une plaque chauffante sur le dessus, un grand four et une réserve d'eau chaude. Elle coûte 400 francs, c'est beaucoup d'argent, mais il en faut une. » Une première livraison encore en mémoire « Son mari, prisonnier en Allemagne pendant la guerre, a déjà vu fonctionner des cuisinières à bois. C'est un grand progrès pour la ménagère: pour la première fois, de l'eau chaude est disponible d'un simple geste, poursuit-il. Après quelques discussions, le marché est conclu par une poignée de mains pour la somme annoncée, la cuisinière livrée et installée.
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Le lendemain après-midi, mon père Casimir recule la Juva 4 devant la remise. Il appelle un ou deux passants, et ensemble, ils hissent la cuisinière dans la voiture. » Gabriel accompagne son père pour la première fois. Ils se rendent dans un hameau de Saint-Clément, commune voisine de l'Ardèche. C'est sous la cheminée de la cuisine, qu'ils doivent placer la cuisinière. Ils éteignent les dernières braises qui se consument dans l'âtre, décrochent la grosse marmite et la crémaillère. L'installation de la nouvelle venue se fait avec l'aide des voisins, car elle est bien lourde, toute en fonte et de plus il faut contourner le tas de fumier qui se trouve devant la porte. Le fourneau trouve naturellement sa place. Il reste simplement à raccorder le conduit de fumée dans la grande cheminée. Puis la femme met de l'eau dans la bouillotte et du bois dans le foyer. Les voisins sont admiratifs, car personne dans le hameau ne possède une telle merveille. Des installations de cuisinières à bois, Gabriel Roche en fera bien d'autres dans toute sa carrière, mais de cette première livraison, il garde un souvenir impérissable.
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Une page se tourne. Près de 100 ans et toujours en fonctionnement! En 1908, c'était un pari que de proposer une fabrique de fourneaux. Pari gagné. Combien d'habitants du plateau du Mézenc et des Boutières, attirés par les nombreuses foires qui se tiennent alors à Fay, décident de s'équiper de cet outil moderne et pratique. Solide aussi, puisqu'un fourneau Roche-Bruchet comme le mentionne la plaque posée dessus, fonctionne toujours dans une ferme sous Saint-Clément depuis près de 100 ans! « J'avais à cœur de refaire l'historique de ce parcours qui pour mon grand-père Casimir a hélas été bien trop court à nos yeux » relate Gaby Roche. Par ses souvenirs mis par écrit dans des livrets, par les fourneaux rénovés et les ustensiles en ferblanterie, il conserve et transmet une histoire familiale qui est aussi celle du pays du Mézenc et des Boutières.
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Il m'est difficile d'expliquer ce "restaurant" qui n'a rien d'un restaurant... A part vous dire que j'ai adoré! Tout d'abord si vous rechercher de la délicatesse, un accueil trois étoiles, des manières et formalités, du choix, du confort, PASSEZ VOTRE CHEMIN!!! Chez Gaby c'est du pur terroir, pur jus!!! On se retrouve à la campagne, celle du passé... la simple, la pas compliqué, celle où vous êtes accueilli comme les gens du coin, avec l'humeur du jour (qui n'est pas forcément la meilleure), ou on vous sert ce que l'on a et rien d'autre (sinon vous allez voir ailleurs), et quand c'est l'heure!!! La proprio ne passe pas son temps ni sa journée en cuisine! On n'est pas à Paris, servi à toute heure... Bref, ça peut faire peur vu comme ça... mais si vous grattez un peu, la "Gaby" est très sympa, voir serviable et souriante, causante au besoin et arrangeante pour ce qui est du repas ou de l'emplacement... Bref, on est vraiment AILLEURS... il faut se détendre et se laisser vivre, la "Gaby" vous dorlote sans en avoir l'air et son repas bien qu'unique et simple est EXCELLENT!
L'art du ferblantier Il est aujourd'hui retraité, après avoir pris la suite de son père, toujours dans le bourg de Fay-sur-Lignon, et diversifié son commerce avec le chauffage, la zinguerie et la plomberie. Pendant sa vie professionnelle, il a eu l'opportunité de récupérer quelques fourneaux qui étaient destinés au ferrailleur. Désormais libre de son temps, il en a rénové quelques-uns et a voulu reprendre le fil de l'histoire familiale qui se matérialise par ces fourneaux ayant trouvé une nouvelle jeunesse ainsi que par les ustensiles de cuisine sortis des mains du ferblantier. Entrons dans la pièce. Ici, des fourneaux « nus », assemblés dans leurs pièces de fonte qui venaient de Saint-Étienne. À côté d'autres, finis, joliment habillés d'ornements qui les valorisent. Ces fourneaux montés à la main, avaient selon la commande le foyer à droite ou à gauche, et une taille de 1 m à 1, 10 m. Il y avait également la branche ferblanterie qui consistait à façonner le cuivre, le fer-blanc (d'où le nom de ferblantier), le galvaniser en ustensiles de toutes sortes, aussi bien culinaires qu'agricoles ou ménagers.