July 31, 2024

Consubstantiel au Père; Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l'Eglise. Les paroles de la messe en français changent en ce 1er dimanche de l'Avent. Certains se disent peut-être: « on nous change la religion, c'était plus simple avant, à quoi bon tous ces changements»… Il est vrai qu'on n'aime pas beaucoup quand les choses changent en général et puis, il faut l'avouer, nos cœurs de français trouvent souvent des occasions de râler! Mais si, au contraire, cette nouvelle traduction du missel romain était l'occasion pour chacun d'entre nous de recevoir de manière nouvelle la beauté de ce que nous transmet l'Eglise dans la liturgie? Occasion d'approfondir le mystère de la messe, d'essayer de redécouvrir chaque parole, chaque position corporelle, de faire comme si cette nouvelle traduction nous faisait déballer le cadeau qu'est le trésor inépuisable des rites de la messe que nous ont légué les siècles… Depuis l'origine, les chrétiens prient en commun, ils célèbrent le culte.

  1. Consubstantiel au père et fils

Consubstantiel Au Père Et Fils

Parmi les changements dans la nouvelle traduction liturgique de la messe, celui qui soulève le plus de surprise est, dans le Symbole de Nicée (le Credo long), le remplacement de la formule « de même nature que le Père » par « consubstantiel au Père «. Le texte latin comprend en effet ceci: d'abord « genitum, non factum » (engendré, non pas créé), puis « consubstantialem Patri «. Mais que veut dire « consubstantiel »? C'est la traduction latine d'un terme grec (Omo-Ousios) utilisé par le Concile de Nicée, pour affirmer que Jésus est pleinement Dieu: il a « une même substance » avec le Père; il est en quelque sorte « tiré de la substance du Père «. Il est « un même être avec le Père «. Jésus lui-même, en Jean 10, 30 dit: « Le Père et moi, nous sommes Un «. C'est d'ailleurs ainsi que le missel anglais et le missel allemand traduisaient: « Of one being with the father » et « Eines Wesens mit dem Vater ». Dire « Un avec le Père » ne serait pas suffisant: car c'est de la participation à l'être même du Père dont il s'agit, et non pas d'une unité de pensée ou d'action.

Une fois de plus nous perdons l'occasion de nous taire ou plutôt d'avoir une parole sensée. Réparer l'Église, aller aux périphéries devrait commencer par ne plus pétrifier notre dieu dans des formules devenues absconses. Décidemment nous faisons tout pour que notre parole ne parle plus, comme si nous éprouvions un malin plaisir à continuer de nous adresser uniquement aux hommes du quatrième siècle, en tournant ostensiblement le dos à nos contemporains. Projet qui par ailleurs n'est pas sans interroger sur son coût financier (2). Si nous tenons vraiment à une formulation du Credo plus conforme au latin, gardons la formule actuelle, « de même nature », en la complétant par ce qui manquerait, selon certains: l'expression du caractère « un » de la seule et « unique » nature du père et du fils. Nous pourrions alors dire: « d'une même et unique nature avec le Père ». « Stop! », réagissent certains baptisés, « on ne va pas passer notre temps à cela, on a mieux à faire et à dire. » D'autres pensent qu'une telle réflexion est trop technique, trop intello, qu'elle dépasse leurs compétences.

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