August 1, 2024
Le phénomène est décrit avec précision: Stendhal note même dans le creux des sillons les traces des fameuses pluies tombées le matin de la bataille; mais Fabrice ne réalise pas vraiment ce dont il s'agit. Pour lui, le danger que signalent ces projections de terre n'est pas encore réel. Analyse. Raconter les grandes batailles, une question de point de vue - Le Temps. Devenu « vrai militaire « par le baptême du feu, il n'a pas pour autant compris tous les mystères d'une bataille: les dernières lignes du passage le décrivent en train de chercher à ordonner un certain nombre de perceptions: la vue de la « fumée blanche «, le « ronflement « et le bruit de « décharges « plus proches. Alors que les récits traditionnels de batailles, comme celui de Waterloo de Victor Hugo dans les Misérables, nous présentent de la bataille un tableau général et ordonné, Stendhal s'attache à ne montrer de la bataille que ce qu'a pu en voir un garçon de 17 ans sans expérience militaire, et à la montrer de la manière exacte dont il a pu la voir. Son premier souci est de distinguer les sensations enregistrées par Fabrice.

La Bataille De Waterloo Stendhal Point De Vue Restaurant

Le fond des sillons était plein d'eau, et la terre fort humide, qui formait la crête de ces sillons, volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de haut. Fabrice remarqua en passant cet effet singulier; puis sa pensée se remit à songer à la gloire du maréchal. Il entendit un cri sec auprès de lui: c'étaient deux hussards qui tombaient atteints par des boulets; et, lorsqu'il les regarda, ils étaient déjà à vingt pas de l'escorte. ] Jamais, moi qui suis si pâle et qui ai des cheveux châtains, je ne serai comme ça, ajoutait-il avec tristesse. Pour lui ces paroles voulaient dire: Jamais je ne serai un héros. Il regarda les hussards; à l'exception d'un seul, tous avaient des moustaches jaunes. Quel est le point de vue adopté dans les textes de Stendhal et de Hugo, ainsi que pour le tableau d'Andrieux? Quels sont les effets produits par ces choix? - Dissertation - drope. Si Fabrice regardait les hussards de l'escorte, tous le regardaient aussi. Ce regard le fit rougir, et, pour finir son embarras, il tourna la tête vers l'ennemi. C'étaient des lignes fort étendues d'hommes rouges; mais, ce qui l'étonna fort, ces hommes lui semblaient tout petits. ]

Le fracas le scandalise. Pris dans un galop, il croit le moment arrivé: «Ah! m'y voilà donc enfin au feu! se dit-il. J'ai vu le feu! se répétait-il avec satisfaction. Me voici un vrai militaire. » A ce moment, l'escorte allait ventre à terre, et notre héros comprit que c'étaient des boulets qui faisaient voler la terre de toutes parts. Il avait beau regarder du côté d'où venaient les boulets, il voyait la fumée blanche de la batterie à une distance énorme, et, au milieu du ronflement égal et continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des décharges beaucoup plus voisines; il n'y comprenait rien du tout. » Tolstoï admirait ce fameux chapitre de la Chartreuse. La bataille de waterloo stendhal point de vue restaurant. L'a-t-il en mémoire quand il écrit les grandes batailles qui emplissent du fracas des armes La Guerre et la Paix? Austerlitz, Borodino: là non plus, les acteurs n'y comprennent rien. Que ce soit le prince André, qui perdra la vie à Borodino, Pierre Bezoukhov, qui y assiste en civil, ou Nicolas Rostov, novice à Schöngraben, ils n'ont chacun qu'un étroit champ de vision, dans le désordre et l'improvisation de l'action.

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